La prise en charge pénitentiaire des personnes radicalisées, rapport duContrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL)

La prise en charge pénitentiaire des personnes radicalisées, rapport duContrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL)

par Céline CHANTEPY-TOUIL,
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Publication d’un rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) sur la ‘Prise en charge pénitentiaire des personnes « radicalisées » et respect des droits fondamentaux‘.10 juin 2020

Un rapport critique sur la gestion des détenus radicalisés par la contrôleuse des prisons, Adeline Hazan, qui dresse un bilan critique des quartiers dédiés aux prisonniers radicalisés, et dénonce une prise en charge « sans effet ».

Le premier grief porte sur « la création d’une catégorie spécifique »selon des « contours ambigus ». Elle concerne un peu moins de 1 500 détenus et englobe à la fois les personnes incarcérées (condamnées ou en attente de jugement) pour des faits de terrorisme, appelés « TIS » (terroristes islamistes) par l’administration, et les prisonniers de droit commun suspectés de radicalisation, les « DCSR ». L’intégration de ces derniers dans la catégorie des « radicalisés »s’effectue selon des critères « opaques et discriminants », et ne « donne lieu à aucune information de la personne concernée »

De même, Les détenus incarcérés dans les quartiers spécifiques ont un « régime de détention quasi équivalent à celui de l’isolement », relève encore le CGLPL. Tous sont soumis à des conditions de détention « exorbitantes »« justifiées par des impératifs de sécurité » mais dont le « caractère systématique interroge sur leur légalité ».

Enfin, le rapport regrette que « la préparation à la sortie ne soit pas pensée »« Dépourvue de projet d’aménagement de peine et des perspectives sociales et professionnelles, la prise en charge de la “radicalisation” proposée apparaît sans effet », conclut le CGLPL.