Hassen Chalghoumi, imam de la mosquée de Drancy, est passé sur France culture dans l'émission les chemins de la philosophie, avec Adèle van Reeth, le 02 novembre 2020, une émission qui posait la question du rôle des imams dans la république.
Entre autres paroles éclairées et rassurantes, Hassen Chalghoumi parle comme un humaniste. Suite au meurtre de Samuel Pati, il n'hésite pas à condamner l'acte et se dit "reconnaissant à qui m'éduque, me donne le savoir, les lumières". Pour lui, l'école est sacrée au même titre que la mosquée. Cet homme a voyagé et habité à damas, en Turquie, en Iran, au Pakistan, aux Etats-unis, est allé en Inde, a vu un Gandhi en appelé à un Islam non de la confrontation mais de l'adaptation.
Son discours saurait rassuré quiconque douterait de l'incommensurable fossé existant entre l'islamisme et l'islam, quiconque douterait de l'existence d'un islam des lumières. Cet homme condamné par la loi de la charia pour avoir défendu les commémorations de la Shoah, cet homme qui apporte un démenti formel à toute écriture coranique prônant le port du voile pour les femmes ou l'interdit de leur serrer la main, cet homme qui n'hésite pas à se remettre en danger en condamnant à présent cette guerre qu'Erdogan cherche à véhiculer en guise de nouvelles croisades des musulmans contre les chrétiens… Bref, cet homme nous donne deux leçons issus du Livre : le premier mot du Coran renverrait à "lire" et accès au "savoir". Le débat interne entre foi et science, foi et savoir, a toujours existé. Selon lui, tout ramener à la seul foi est tout aussi hérétique qu'oublier que le prophète Mohammed a vu sa femme, ses proches, se faire tuer et a su tout pardonner.
Avec Hassen Chalghoumi, condamnons ce discours islamiste qui opère telle une fatwa et revenons sur ce proverbe soufiste : "quand vous montrez quelqu'un du doigt, le doigt se retourne sur vous".