Cet article étudie les moyens de faire face, du point de vue d’un praticien, à la situation des enfants qui reviennent en Europe après être nés ou s’être rendus dans des territoires contrôlés par Daesh en Syrie/Irak ainsi que des enfants non européens qui ont quitté un territoire de Daesh pour se rendre en Europe suite à un déplacement forcé. Il est difficile d’estimer le nombre d’enfants qui ont quitté l’Europe pour se rendre en Irak et en Syrie. Les estimations varient entre 24et70 pour chaque pays. On ne connaît pas non plus le nombre réel d’enfants nés (ou venant à naître) de parents européens en Syrie ou en Irak. Selon des rapports du Conseil de sécurité de l’ONU, Daesh utilise ces enfants pour porter des armes, surveiller des positions stratégiques, arrêter des civils et comme kamikazes. En outre, les enfants sont particulièrement vulnérables à l’endoctrinement et deviennent des partisans loyaux des organisations terroristes. Ces enfants souffrent à la fois de la violence dont ils sont témoins et à laquelle ils participent, mais aussi du fait que l’expérience de la guerre interrompt et altère leur développement social, moral, affectif et cognitif normal. En outre, au lendemain du conflit, ces enfants risquent d’être exposés à un traumatisme supplémentaire dû à l’expérience de la migration (forcée) et du processus de réinsertion. L’exposition à des traumatismes multiples et répétés présente un risque important pour l’ensemble du développement et le fonctionnement global des enfants et augmente le risque qu’ils souffrent de troubles physiques et mentaux par la suite.