Olivier Carbonnel nous invite régulièrement à réfléchir sur le lien entre contexte et règle, et sur combien aujourd’hui le contexte vient définir un certain nombre de règles qui lui sont propres.
Éric Baudelaire, cinéaste français, a sorti début septembre un documentaire intitulé Also known as Jihadi, dans lequel il se penche sur l’histoire d’un jeune jihadiste français, Aziz, qui a rejoint en 2012 les rangs du Front Al Nosra (devenu Hayat Tahrir al-Châm aujourd’hui).
Un portrait médiatique supplémentaire dans une actualité qui en produit chaque des jours des dizaines ? Sûrement. Mais E. Baudelaire a le mérite d’apporter un regard singulier sur ce sujet. Le cinéaste se positionne pour ce faire dans le courant de « la théorie du paysage » qui propose de s’intéresser au portait d’une personne en retournant la caméra sur l’ensemble des paysages, des environnements, des contextes, des lieux qui l’ont construit.
Cette approche a l’intérêt de nous amener à regarder, sans être pour autant dans une vision essentiellement déterministe, le contexte dans lequel ce jeune a évolué et qui l’a amené à s’ancrer dans certains choix.
Une invitation à se pencher dans nos accompagnements sur les environnements qui ont façonné les jeunes que nous recevons autour de cette thématique ?
En tous cas, une réflexion passionnante à mener sur ces plus ou moins jeunes dits « radicalisés » qui ont grandi dans nos sociétés et qui sont aujourd’hui dans un rejet radical de celles-ci.
Si vous ne pouvez aller voir ce film qui n’est malheureusement que très peu diffusé, vous pouvez consulter cet article sur Médiapart, et notamment l’interview du cinéaste qui permet de mieux saisir cette démarche.