L’administration pénitentiaire s’apprête à ouvrir des unités dédiées aux femmes radicalisées...

L’administration pénitentiaire s’apprête à ouvrir des unités dédiées aux femmes radicalisées...

par Céline CHANTEPY-TOUIL,
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Une première dans l’histoire du terrorisme. L’administration pénitentiaire finalise la création de deux structures de détention dévolues aux femmes écrouées pour actes de terrorisme. À ce jour en effet, ces détenues particulières sont mélangées à la détention classique, contrairement aux hommes incarcérés dans des quartiers dédiés d’évaluation et de prise en charge.

Entre le mois de juin et le cœur de l’été prochain, s’ouvrira ainsi au centre pénitentiaire de femmes, à Rennes, un quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR). Six femmes devraient y être initialement accueillies pour une montée en charge d’ici à la fin de 2022. Si le chiffre d’une trentaine de places est avancé, il n’est pas officiellement confirmé. L’administration pénitentiaire n’exclut pas que puissent y être un jour incarcérées les femmes de retour de Syrie actuellement détenues dans les camps kurdes. Une première en France. Car pour l’heure, alors que des quartiers adaptés ont été créés après les attentats de 2015 pour les hommes, les femmes radicalisées sont très souvent en détention ordinaire, aux côtés des autres détenues. 

À la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), dix femmes TIS – incarcérées pour des faits de terrorisme en lien avec l’islam radical – étaient détenues fin mars. « Aucune n’est à l’isolement et leurs cellules sont dispersées dans les deux étages. En détention ordinaire, on peut communiquer avec tout le monde », rapporte un surveillant.

Si les femmes radicalisées sont moins nombreuses que les hommes en prison, leur potentiel de prosélytisme voire de dangerosité est aussi important.